Avec la loi de République Numérique en ordre de marche, c’est la politique d’Open Data qui se démocratise. La mission Etalab, créée en 2011 au sein des services du Premier ministre, a enclenché la mise en uvre de l’Open Data en France. Mais de nombreuses autres mesures ont été adoptées depuis : gratuité des données publiques, obligation de dépôt des données pour les collectivités locales de moins de 3 500 habitants d’ici octobre 2018, etc. Où en est-on ? Et à quoi s’attendre dans les prochains mois ? Bilan et perspectives.
Des pratiques peu ancrées dans les collectivités
Le service public de la donnée concerne uniquement les données de référence, autrement dit celles réutilisées fréquemment. L’obligation pour octobre 2018 par exemple, concerne les données disponibles sous forme électronique, communicables à tous et publiables. À l’heure actuelle, peu de collectivités ont publié leurs budgets ou leurs dépenses en accès libre. Mais cela est plutôt dû à un manque d’information qu’à de réels obstacles techniques. Les collectivités ont pour le moment du mal à saisir l’intérêt de l’Open Data, bien qu’elles soient déjà conscientes des grands enjeux technologiques à venir comme l’internet des objets, l’intelligence artificielle ou la cyber-sécurité. L’intérêt est pourtant bel et bien là, car comme le confirme le cabinet de conseil Gartner dans une étude, 20% des collectivités locales génèreront des recettes à partir de l’Open Data via des places de marché de données d’ici 2020.
Des facteurs clés de succès à maîtriser
Malgré les fusions qui se développent, de nombreuses collectivités n’ont pas la taille critique ni les compétences techniques nécessaires à une politique d’Open Data. L’association Open Data France rapporte dans une étude de 2016 que « les collectivités n’ont pas les moyens importants pour mener de tels projets : manque de ressources financières et personnels insuffisants ou non préparés ». Et quid de la partie financière ? La mise à disposition des données publiques en ligne a un coût que les collectivités doivent supporter. Pourtant, elles ne seront pas les seules bénéficiaires de la politique d’Open Data. L’Etat a donc un rôle majeur à jouer, en ajoutant par exemple au cadre réglementaire des incitations financières pour que les collectivités trouvent leur compte.
Un partenariat public/privé au service des usagers
C’est tout un écosystème d’acteurs publics/privés qui doit émerger à la faveur de l’Open Data territorial. Le secteur privé en tant que soutien technique et l’Etat pour assurer un accompagnement qui facilite la marche des acteurs locaux vers l’Open Data. Mettre les données en ligne, c’est une chose. Savoir comment les potentialiser, c’en est une autre. L’expertise d’acteurs privés doit permettre de capitaliser sur les données publiques mises en ligne, en y ajoutant des données externes libres (Insee, opérateurs privés, etc.), pour créer de véritables bases de données intelligentes. La donnée n’a de sens que si elle est utilisée pour proposer des applications en fonction des besoins. Pour les citoyens par exemple, imaginez un portail en ligne qui vous dirait en un clic quelle commune de votre département a la taxe d’habitation la plus basse, une population en croissance et beaucoup de commerces’ A suivre !L’Open Data vous intéresse ? Prenez contact avec nos experts pour en discuter.Contacter un expert eksaé