Le DAF joue un rôle central dans la gestion des finances publiques. Il participe activement à la prise de décisions stratégiques concernant l’utilisation des ressources financières. La nécessaire maîtrise de la dépense publique concentre son attention dès la préparation budgétaire. D’autres enjeux clés seront à travailler pour inscrire l’organisme public dans une dynamique vertueuse et sécuriser les choix. Alors quels seront les défis majeurs à relever pour les DAF dans les prochains mois ? Voici les 5 meilleures résolutions pour les DAF du service public en 2023 !
1- Œuvrer en faveur d’une politique d’achats responsables
En tant qu’acteur majeur de l’économie nationale, le service public tient un rôle important dans la promotion des achats responsables. Et cela commence par l’application de la démarche en interne !
Les achats responsables consistent principalement à privilégier les produits éco-responsables et/ou fabriqués localement. Cela permet non seulement de soutenir l’économie nationale, mais aussi de réduire les impacts environnementaux négatifs des produits importés. De plus, les biens locaux et/ou éco-responsables sont généralement garants d’une qualité supérieure et d’une plus longue durée de vie, ce qui permet de réduire les coûts à long terme.
La mise en place d’une politique d’achats responsables au sein du service public français est donc un investissement rentable à plusieurs niveaux.
Les achats publics sont souvent effectués dans le cadre de marchés publics, ce qui implique que les décideurs ont un certain pouvoir de négociation vis-à-vis des fournisseurs. Il revient aux décideurs d’imposer leurs critères de sélection. De fait, les achats publics peuvent avoir un impact social et environnemental considérable. C’est notamment mesurable en ce qui concerne les marchés de l’énergie ou de la construction.
En optant pour une politique d’achats responsables, l’organisme public s’assure que ses acquisitions respectent les meilleurs critères économiques, sociaux et environnementaux. Cela permettra non seulement de réduire l’impact négatif des achats publics sur l’environnement et la société, mais aussi d’améliorer la qualité et la durabilité des produits achetés.
Pour aller plus loin sur ce sujet, il est possible d’établir un budget vert. Cette démarche permet d’identifier des actions porteuses de sens et en capacité de préserver durablement nos ressources. Découvrez comment procéder dans le livre blanc L’agent public, acteur de la transition écologique.
2- Sécuriser la mise en place du nouvel infocentre INFINOE
2023 marque aussi une évolution importante pour les établissements publics : dans quelques mois sera mis en fonctionnement INFINOE, le nouvel infocentre financier.
Comment savoir si votre organisme a bien anticipé les évolutions à venir dans les prochaines semaines ? Pour faire le point sur ce sujet, découvrez le livre blanc complet dédié à INFINOE, intégrant la checklist « Avez-vous bien anticipé INFINOE » !
Faisons le point sur les changements à venir.
L’infocentre dédié aux établissements publics en place jusqu’alors présentait des axes d’amélioration. Les informations comptables et budgétaires des organismes étaient remontées mensuellement à différents niveaux, notamment auprès du ministère des Finances, pour consolidation. A partir de ces données, différents types d’états de gestion sont produits. Ce système souffrait d’un manque de réactivité et de précision : les données transmises mensuellement par l’agent comptable de l’organisme n’étaient pas détaillées (datas déjà agrégées telles que la balance comptable, etc.).
Les changements à venir dans les prochains mois
Le projet INFINOÉ né à la fin de l’année 2020 vise à disposer de données budgétaires et comptables plus précises, mises à jour quotidiennement. Ainsi, les parties prenantes vont exploiter les datas en temps réel et de manière beaucoup plus détaillée via une transmission permanente. A terme, INFINOÉ va permettre de produire les états du compte financier et les tableaux de la liasse budgétaire. Les organismes enverront leurs données brutes et l’infocentre générera les états.
Ls changements à Deux grands changements majeurs interviendront avec INFINOÉ. D’une part, l’automatisation des flux de données comptables et budgétaires. D’autre part, la communication entre les logiciels budgétaires et comptables des organismes publics et INFINOÉ grâce à un système d’API (technologie web services).
Deux bénéfices majeurs sont attendus au travers d’INFINOE :
- Des données plus sécurisées et accessibles,
- Une productivité accrue : possibilité de consulter et d’importer les états budgétaires comptables et financiers de manière beaucoup plus simple ; informations homogènes et partagées.
3- Optimiser les processus administratifs
Face à contexte difficile…
Les services publics français ont connu une période de turbulences ces dernières années, avec l’obligation de réaliser des économies budgétaires conséquentes, s’accompagnant parfois de suppressions d’emplois. Pour ne pas dégrader la qualité de services offerte aux citoyens, les Services Financiers jouent un rôle central !
En effet, la Direction des finances (DAF) est chargée de veiller à ce que l’argent public soit dépensé de manière efficiente et efficace. De plus, elle s’assure que les recettes publiques sont correctement gérées au quotidien et que les dépenses respectent les contraintes budgétaires.
Ici, la mise en place d’un nouveau modèle organisationnel, centré sur le DAF, prend tout son sens. Ce dernier aura pour mission de simplifier les structures administratives, ce qui conduira à une réduction des coûts.
Comment rationaliser et améliorer les processus administratifs ? Deux leviers sont à travailler : la mise en place de procédures plus efficaces et l’adoption d’outils pertinents.
… Les procédures qualité doivent se focaliser davantage sur les processus métier.
Première étape, s’assurer que les workflows financiers soient bien formalisés : clôture comptable, reportings, suivi budgétaire, édition des tableaux de bord… Ces derniers vont au-delà de la fonction finance. Ils donnent l’occasion de définir des engagements réciproques avec les opérationnels.
En tant que pilote des workflows financiers, le DAF donne du sens à l’action de chacune des parties prenantes. C’est à lui de mettre en valeur leur contribution, de veiller au respect des contraintes… Mais également de solliciter des pistes d’amélioration ! Les bonnes idées peuvent venir de chacun.
Concernant les outils, le DAF a tout intérêt à collaborer étroitement avec le DSI. Il est en effet indispensable de revoir les systèmes informatiques existants afin d’améliorer l’efficacité des services publics. L’objectif vise à délivrer un meilleur service aux citoyens ou usagers, avec des délais plus courts et une qualité garantie.
Ainsi, un audit du SI et surtout des logiciels financiers en place doit être initié. Est-ce que les outils existants facilitent le travail collaboratif ? Sont-ils évolutifs ? Sont-ils faciles à prendre en main ? Un logiciel financier doit être nativement pensé pour une collectivité ou un établissement public. Les outils sont-ils disponibles en Cloud ? Au-delà des garanties apportées en termes de cybersécurité, le choix du SaaS s’impose dans le service public. A la clé, des gains en performance et en fiabilité.
En effet, le DAF devra veiller à ce que les procédures et les activités soient conformes aux normes et réglementations en vigueur.
4- Automatiser & fiabiliser les opérations financières grâce aux RPA
Ici, il est question de RPA (robotic automatic process). Cette technologie utilise des logiques métiers et des intrants structurés, visant à automatiser les processus métier. Grâce aux outils de RPA, un organisme public peut configurer un logiciel pour capturer et interpréter des applications afin de :
- traiter ou gérer des données,
- émettre des réponses et communiquer avec d’autres systèmes numériques,
- opérer des transactions.
Le nombre de scénarios de RPA est infini. Cela va de la simple création d’une réponse automatique à un email jusqu’au déploiement de milliers de robots programmés pour automatiser des tâches dans un système ERP !
Les responsables métiers des services financiers du privé ont été les premiers à adopter les RPA. Bonne nouvelle, l’automatisation des processus financiers dans le service public présente les mêmes avantages. Tout d’abord, cela permet de réduire les erreurs et les oublis. En outre, l’automatisation des processus financiers peut aider à gérer plus efficacement les paiements et les factures. Enfin, l’automatisation des processus financiers peut améliorer la communication entre le service public et les citoyens.
RPA : comment se lancer ?
L’automatisation des processus financiers s’opère via l’utilisation de logiciels spécialisés. Ceux-ci assurent le traitement automatique de tâches financières fastidieuses et répétitives. Par exemple, l’affectation d’un délai à chaque tâche contribue à réduire le délai global du processus. Elle facilite la réactivité des opérationnels par une mise à disposition plus rapide de l’information.
De fait, l’automatisation des processus financiers est source d’économies ! Elle libère du temps aux acteurs financiers pour des tâches d’analyse, plus intéressantes et à plus forte valeur ajoutée.
Illustration : la mise en place d’un logiciel de prévisions de trésorerie groupe permet d’automatiser cette activité dans le cadre de la centralisation de trésorerie. Auparavant, les prévisions de trésorerie de chaque entité étaient transmises sur fichier tableur au directeur financier groupe. La consolidation manuelle constituait pour ce dernier une activité longue et fastidieuse, en outre source d’erreurs. L’automatisation facilite les analyses en rendant plus homogènes les données des différentes entités. Elle facilite la réactivité du directeur financier sur les décisions de financement en lui procurant l’information plus rapidement.
RPA rime donc avec accroissement de la productivité, réduction des coûts et amélioration de la qualité des données. Un trio gagnant pour 2023 !
5- Anticiper les obligations de demain : impulser le calcul du bilan Carbone
Les DAF, moteurs de la politique RSE au sein du service public !
En 2023, les DAF se positionnent en tant que moteur de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises / organisations) au sein du service public. En effet, ils disposent d’informations et de leviers d’action clés pour que l’organisme public contribue de manière concrète aux enjeux du développement durable.
Quelques chiffres clés. Pour les Français, les collectivités locales se placent au premier rang des organisations les plus à même d’agir pour l’environnement, devant l’Etat, les entreprises, les associations…[1] 70 % des citoyens font confiance à leur commune pour agir en faveur de la protection de la planète[2].
En qualité de gardien du temple budgétaire, le DAF dispose de toutes les données nécessaires pour établir un état des lieux chiffré et dessiner une trajectoire plus responsable.
Bilan Carbone : on ne peut améliorer que ce que l’on sait mesurer
Aujourd’hui, la réalisation d’un bilan carbone est obligatoire pour certaines organisations françaises. Dans les faits, une minorité d’entreprises s’intéresse aujourd’hui sérieusement à son impact carbone et seule une poignée d’organisations publiques travaille sur le sujet.
Pourtant, établir le bilan carbone de son organisation publique, c’est l’un des piliers d’une politique RSE ambitieuse et réaliste. Ici, il ne s’agit pas uniquement de préserver l’environnement ou de répondre aux questions réglementaires, mais d’évaluer plusieurs éléments clés en vue de :
- Adapter son offre aux besoins évolutifs des citoyens et des usagers,
- Transformer le collectivité ou l’établissement face aux nouveaux enjeux économiques et sociaux,
- Innover et enclencher une politique de décarbonation.
En disposant d’une photographie précise des émissions carbone liées à l’activité de son organisation, l’agent public identifie les axes d’amélioration et les leviers qui doivent concentrer son attention.
Et devinez qui possède toutes les données permettant de calculer son Bilan Carbone ? Les Directions Financières participent très activement à l’extraction des informations requises pour la certification Carbone.
Une bonne résolution 2023 porteuse de sens et tournée vers l’avenir : soyez précurseur !
Pour aller plus loin sur ce sujet, découvrez un exemple de Bilan Carbone et bien plus encore au sein d’une nouvelle brochure : Environnement, Bilan Carbone, Sobriété & inclusion numériques…
[1] Les Français et l’environnement, Ifop (2020) Le numérique et la Transition Ecologique –
[2] Développement du numérique et enjeux environnementaux, Harris Interactive/SQLI (2021)