Le courtier en assurance Sofaxis enfonce-t-il une porte ouverte quand il rappelle que les conditions de travail sont liées de près aux performances d’une organisation ? Moins qu’on ne pourrait le penser alors que son panorama 2018 « Collectivités territoriales, qualité de vie au travail et santé des agents », pointe les difficultés des collectivités pour maintenir la barre suffisamment haute sur la question du bien-être des agents au quotidien. Ainsi, si seuls 13 % des agents territoriaux se disent insatisfaits, ils sont 41 % à reconnaitre que leur satisfaction en matière de qualité de travail a baissé sur les six mois qui ont précédé le moment où on leur pose la question. Surtout, seuls 9 % d’entre eux déclarent qu’ils sont plus satisfaits qu’auparavant. Et mécaniquement, le taux d’absentéisme a augmenté de 3 % en 2017*.Source : « Collectivités territoriales, qualité de vie au travail et santé des agents » par SofaxisD’un point de vue éthique, il va sans dire que le sujet de l’amélioration de la santé des agents est une motivation à elle-seule pour apporter de nouvelles réponses aux enjeux de qualité de vie au travail (QVT). Mais alors que les collectivités se transforment, ces questions touchent également l’image et la pertinence en termes de services qu’elles renvoient aux citoyens.Bien entendu, il n’y a pas de cause unique à une telle dégradation. Dans son étude, le courtier indique ainsi : « Connaître la nature du travail à accomplir semble garantir une certaine stabilité dans la survenance d’absences ; à l’inverse, l’incertitude constante des agents sur leur situation d’emploi génère des absences. Dans la conjoncture actuelle de changement, cette stabilité revêt d’autant plus d’importance pour les agents ». Les pressions psychologiques interpersonnelles en interne tiennent la place haute dans tous les classements du panorama, mais on notera aussi une importance non-négligeable d’autres facteurs : manque de communication, déficit dans la clarté des consignes ou de la mission, charge de travail excessive?
Les DRH ont des cartes à jouer dans l’amélioration des conditions de travail
Pour le courtier en assurance la dégradation peut être attribuée notamment à « la perception d’un déficit de communication et la crainte de l’avenir engendrée par les transformations du monde territorial ». Cette « perte de sens » doit figurer en bonne place des préoccupations immédiates des DRH notamment, car c’est un composant majeur « pour assurer un engagement durable des personnels, facteur clé de succès pour les transformations actuellement en cours ».Les DRH ont cependant un ensemble de cartes à jouer, loin d’être anodines, à la lumière de ce panorama. Leur focus sur les nouveaux outils numériques et la capacité de self-care est par exemple un levier intéressant. En effet, les agents territoriaux soulignent leur satisfaction sur des sujets comme l’autonomie et le fait de pouvoir prendre des initiatives : leur faciliter la vie en la matière est donc un argument qui va clairement dans le bon sens. De même, ils épinglent les « règles parfois injustes » qui les concernent individuellement, ce qui rend d’autant plus important la dimension de transparence, de partage de l’information et de pédagogie de plus en plus mis en uvre par les DRH. Enfin, le panorama souligne un actif précieux pour les collectivités : 88 % des agents estiment que leur travail est utile, ce qui est un facteur essentiel d’engagement. Et leur état d’esprit vis-à-vis de leurs compétences et de leurs motivations est à l’avenant : près de trois-quarts d’entre eux se pensent capables de venir à bout de situation difficile s’il le faut. Il manque donc sans doute moins qu’on ne le pense pour recréer un cercle vertueux.* Le panorama a porté sur différents panels. Mesure de la qualité de vie au travail : 25 900 agents dans 125 collectivités. Absentéisme : 426 000 agents affiliées à la CNRACL. Impact QVT sur les absences : 9 813 agents.
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